Mae Salong, petite Chine

Mae Salong est une ville située dans les montagnes au Nord-Ouest de la Thaïlande. Celle-ci a servi de ville d’accueil aux réfugiés de la guerre civile chinoise contre Mao Tse-Tung, faute d’avoir pu être renvoyés à Taiwan (Sous protection Japonaise). Le gouvernement Thaïlandais a œuvré pour reconvertir la région afin de rendre les réfugiés autonomes. Parmi les différentes mesures mises en place, des milliers d’hectares de terrains ont étés rendus cultivables afin de permettre la culture du thé.

C’est donc à la fois pour son influence chinoise et sa production de thé qu’actuellement Mae Salong est connue. A ce que l’on nous raconte cette région est magnifique et absolument à voir. Il nous en faudra pas beaucoup plus pour nous y rendre !

Le voyage, un parcours du combattant

Depuis Chiang Rai, beaucoup de bus desservent les villes alentours et des départs sont prévus régulièrement. Lorsque nous demandons la veille les bus pour Mae Salong, personne n’hésite et l’on nous rassure, le bus part toutes les heures dans cette direction. Facile !

Le lendemain nous nous rendons donc vers la station de bus, voisine du fameux Night Bazaar en plein centre ville. Des bus attendent d’être remplis. Nous embarquons assez rapidement. 50B pour deux (1.50 euros). Vraiment pas cher et il est confortable pour la sieste apparemment.

J’ai vu sur la carte que nous devrions bifurquer vers l’Ouest au niveau d’un village du nom de Mae Chan à 30km de Chiang Rai. Au bout de vingt minutes de bus, le « contrôleur » nous fait comprendre qu’il faudra que nous sortions dans deux arrêts. Bon, à priori ce bus part vers le Nord, la partie Ouest sera effectuée par un second bus. Soit.

Par contre, bizarre, je regarde mon GPS et nous venons de passer Mae Chan … Le bus s’arrête à Ban Passan et on nous indique que la suite du voyage se fera à partir d’ici. Des Songhtaew font régulièrement le trajet pour monter dans la montagne. On nous pointe du doigt l’un d’eux attendant sur le bord de la route à 100m.

La galère du Songthaew

Nous partons à la rencontre du chauffeur de Songthaew, qui comme la plupart ne parle pas un mot d’anglais ci ce n’est « hello », « yes », « no » … Rapidement il nous fait comprendre qu’il attend 500B (15 euros) pour le trajet vers Mae Salong, pas moins car il à une famille à nourrir …

[Contexte : le songthaew est un taxi local collectif et le moyen de transport accessible à toute la population, le chauffeur est en train de nous demander 500B pour un trajet qui habituellement coûte 80 car nous sommes les 2 seuls passagers à ce moment là]

C’est là que ça devient comique.
On essaye sans succès de lui expliquer qu’on est prêt à attendre que la voiture se remplisse pour partager les frais avec d’autres voyageurs. Il comprend pas vraiment ce qu’on dit, mais finit à priori par s’en douter quand on se pose dans le Songthaew avec les PC pour avancer un peu sur le blog. Une bonne heure passe comme ça sans que personne ne s’inquiète.

Une longue attente

Au bout d’une heure, une jeune locale se joint à nous. Elle s’improvise interprète et essaye de démêler la situation. Nous entreprenons tous ensemble une recherche d’informations auprès du chauffeur. Pour savoir s’il y a habituellement des gens qui souhaitent monter dans ce village, s’il pense qu’on risque d’attendre encore longtemps, et en profiter pour valider le tarif. Sans exagérer je pense qu’on a passé une heure à tenter de s’expliquer .

Au début on a tenté en anglais, en voyant que ça prenait pas trop, on a tenté avec Google Traduction, mais à priori il ne savait pas vraiment lire. On a même tenté une sorte de langage des signes, mais bon ça ne marchait pas mieux. Finalement on a donc sorti une feuille et joué au Pictionary. On peut dire qu’au bout de 30 minutes on avait tous compris que le prix c’était 80B par personne si on était 6, et 240B/p si on était que 2. Et il avait compris qu’on souhaitait attendre du monde.

La négociation du prix n’est pas gagnée alors notre nouvelle coéquipière décide de prendre l’affaire en mains !

Par contre aucune manière de lui faire dire s’il comptait encore sur le fait que des personnes se joignent à nous. Donc on a attendu encore 2h assis sur le bord de la route à scruter l’arriver d’un autre volontaire pour Mae Salong. Jusqu’à craquer, se disant qu’au bout d’un moment il risquait de nous dire qu’il rentrait chez lui et ne montait plus dans les hautes terres. On a donc payé les 500B. La route splendide nous fait vite tout oublier.

Arrivés à destination, nous voyons un défilé de Songthaew arriver. En demandant autour de nous d’où ils viennent, nous apprenons que le trajet commun est de passer par Mae Chan, comme instinctivement deviné auparavant. Au retour nous passerons donc par ce chemin, qui nous coûtera seulement 80B. Et par ailleurs, nous essayerons de nous fier un peu plus à notre intuition …

La vie au village

Nous passerons donc les prochains jours dans un hôtel au centre-ville au bord de la route principale. L’eau chaude n’est disponible uniquement le matin et le soir jusqu’à 22h. Le choix n’était pas idéal, mais nous trouverons rapidement un café avec une vue splendide d’où nous pourrons passer nos heures de travail au calme. Car oui, ici il y a quelques tours à faire, mais pas de quoi remplir nos quatre jours. Cela nous permettra d’avancer sur le blog, et de travailler un peu sur nos projets professionnels.

Dans ce village, nous aurons aussi l’agréable surprise de trouver du pain et des viennoiseries et des cappuccinos !!! Sans parler des meilleurs Gyozas mangés jusqu’ici ! Ça nous manquait après trois semaines de riz au petit déjeuner.

Les influences chinoises

Comme précisé précédemment, ce village à été crée pour accueillir les résistants chinois en exil il y a quelques années. Tout y est écrit en chinois, des lampions ornent toutes les façades. La population locale, elle aussi, est un mélange de Chinois et d’ethnies Lisu/Hmong qui peuplaient ces montagnes avant l’arrivée des réfugiés.

Exploration des alentours

La ville en elle-même n’a rien de trop intéressant mis à part son influence chinoise, ses viennoiseries et ses crêpes qui ont un goût de churros !!!

La technique qui fait la différence

Il est donc recommandé de faire des balades aux alentours pour visiter les villages de populations « minoritaires » comme ils les appellent (Ici ce sont surtout des Hmong et des Lisu), les plantations de thé et les paysages montagneux. Bien sûr il y a là aussi un temple à visiter. C’est parti !

Se perdre au milieu des champs

Après avoir visité les temples accessibles à pied le premier jour, nous voici à nouveau sur un scooter pour explorer les alentours. Si vous voulez de l’essence, ça se passe depuis le salon.

En ce qui concerne le lard, c’est sur la corde à linge qu’il faudra aller le chercher. C’est créatif.

Après un petit quart d’heure de route sinueuse et vallonnée, je vois un panneau indiquant « Agro Tourism Site » au bord d’un sentier de terre qui s’éloigne de la route. Ça me tente bien d’aller explorer, alors sans trop réfléchir on s’y engage. Notre scooter est assez puissant.

« Trace ! Y a des grosses bêtes !!! »

La piste est un vrai chemin de randonnée en terre battue, bien cabossé, et rempli de cailloux. Les paysages sont magnifiques. Nous nous trouvons en plein milieu de champs de thé. J’adore le challenge de conduire dans ce chemin, donc nous continuons plusieurs grosses descentes et montées à travers ces paysages. Nous croiserons plusieurs paysans dans leur paillote à ciel ouvert en train de faire la sieste et « surveiller » leurs plantations.

Après presque une heure de 4×4, nous arrivons en haut d’une colline où des paysans semblent étonnés de nous voir arriver. Ils sont en train de « travailler » dans leur champs et nous indiquent que le chemin ne mène nulle part à partir d’ici. Si nous souhaitons retrouver la route goudronnée, ce qui n’est pas une mauvaise idée en effet, il faut faire demi-tour.

Nous nous exécutons donc, et repartons en arrière, assez de défis pour aujourd’hui. Le retour est bien plus rapide, j’ai dû choper le coup de main.

Les plantations du fameux thé Oulong

De retour sur la route principale nous continuons notre chemin dans le sens opposé pour voir ce que nous pouvons y découvrir.

Après avoir passé plusieurs beaux points de vue,

Des animaux étranges,

nous arrivons à une énorme plantation de thé. Ils semblent vendre une grande variété de thé produite ici à l’extérieur de leur magasin. Pauline demande un thé glacé qu’on nous vend 10B, et je choisis de prendre un thé Oulong (variété cultivée ici). La serveuse ne nous donne pas de prix, mais s’affaire à chauffer de l’eau et nous invite à s’asseoir au comptoir. Histoire de ne pas se faire avoir, je demande le prix. « It’s free » elle nous répond. Je confirme « Free ? Free ? » et elle semble acquiescer.

On nous sert donc une première tasse de thé à tous les deux. La serveuse reste au comptoir devant nous, à nous observer pendant que nous dégustons. A peine notre verre fini, elle nous ressert. Nous avons finalement été resservis plus de cinq fois pendant une bonne demi-heure, et tout ça gratuitement … En plus le thé était très bon !

Un thé … spécial

A ce stade nous en avons assez du thé, et repartons sur notre bécane pour rentrer au village. Sur le chemin, nous décidons de faire un petit détour par un monument assez spécial, une théière géante juchée sur une colline qui sert de bureau à un producteur de thé. Ce sont deux lions gigantesques qui nous accueillent.

Ce qui l’est par contre, c’est les fous rires que Pauline commence à se taper. On dirait qu’elle à été droguée tellement c’est fulgurant ! Après s’être poilée de rire pendant une bonne trentaine de minutes, Pauline fait une recherche sur les composants du thé et découvre qu’il contient des principes actifs utilisés en médecine pour les anti-dépresseurs. C’est donc le thé qui doit lui faire cet effet ! Il ne fait pas encore nuit, il reste de l’essence dans le réservoir, et les bouteilles sont qu’à 10B … Allons en chercher d’autres pour en avoir le cœur net.

Voila comment on a acheté 5 bouteilles de thé glacé avant de rentrer et travailler un peu en sirotant cette potion magique. Qui ne nous a pas tant fait d’effet après coup que ça … mystère.

7 réponses

  1. les paysages sont magnifiques . J’ai adoré la terrasse du café la vue était splendide et la station d’essence était surréaliste ! Et la chèvre elle aussi n’était pas ardéchoise! Bonne continuation. Eric .

  2. Toujours captivés quand on vous lit, vraiment, la Thaïlande est magnifique! Les photos sont belles, les vidéos sympas, on est avec vous, grosses bises à vous deux

  3. Merci ma Paulette de me faire voyager à travers tes récits toujours captivants!
    Les paysages sont tellement beaux !
    Je vous fais de gros bisous 😘😘

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