Après avoir passé 20 jours à Carthagène, je suis ravie de partager avec vous les raisons pour lesquelles, selon moi, cette cité est encore plus agréable à vivre qu’ à visiter.
Je comparerais son centre historique à un somptueux cocon doré dont les remparts le protègent de la frénésie et de la désorganisation locales.
Se perdre dans son labyrinthe de rues étroites qui bordent les maisons coloniales multicolores fut mon activité préférée ! A chaque tournant, on se laisse surprendre par une superbe place où la statue d’un Grand personnage trône au milieu de luxueux jardins.
L’atmosphère ambiante est heureuse et paisible durant la journée toujours ensoleillée. Un nombre infini de recoins sont à explorer entre les places et les cathédrales mais aussi les sublimes restaurants, cafés, auberges, boutiques dont les porches laissent entrevoir de fabuleux patios où les plantes dégringolent depuis les murs et les balcons sous les rayons du soleil éclatant.
Partout, des toits terrasses surplombent la ville et méritent largement l’ascension pour leur tranquillité et le panorama.
Les vendeurs de rue peuplent le centre historique, c’est l’une des seules chances d’avoir une interaction avec des locaux quand vous ne tomberez pas sur un immigrant vénézuélien tout juste débarqué pour échapper à la misère de son pays.
A la nuit tombée, une touche féerique s’empare du centre historique avec ses lumières qui révèlent la beauté des édifices jusque sur les hauteurs des remparts où la brise rendra la température idéale pour refaire le monde face à la mer des Caraïbes.
Ses murs épais sont devenus le lieu de rencontre des amoureux et des poètes où les créneaux sont propices aux rendez-vous secrets.
A l’heure où le soleil s’éteint, l’ambiance devient plus festive, les spectacles de rues émergent, les percussions assurent la bande sonore, les racoleurs vous attirent dans les clubs de salsa enflammés.
La place Simon Bolívar offre alors, chaque jour, un spectacle de danses traditionnelles à ne manquer sous aucun prétexte! C’est l’occasion de se laisser embarquer dans l’époque coloniale de Carthagène au rythme des tamtam. Ces danseurs vous ramènent au temps des esclaves à travers leurs corps électrisés par le Mapale.
Vient ensuite l’envoûtante et folklorique Cumbia qui met en scène un jeu de séduction entre l’homme et la femme, à travers des robes immenses et hautes en couleurs.
En continuant la balade nocturne, vous ne pourrez pas manquer la bouillonnante Plaza de los Coches, dominée par la grandiose Tour de l’Horloge, porte d’entrée de la vieille ville.
Un très grand nombre de prostituées, pour la plupart venues du Venezuela, obscurcissent ce tableau féerique car malheureusement, le tourisme de la drogue et du sexe est omniprésent.
Les habitants du centre historique représentent 5% de la population du centre historique. L’inflation des prix étant l’un des premiers facteurs de la fuite de la population locale. Tout est très cher et, en conséquence, tu n’y trouveras pas le reflet véritable de la vie économique et sociale colombienne. Pour cela il faudra t’aventurer hors des remparts…
Le quartier de Getsemani
Getsemani est à moins de 10 minutes à pied du centre historique. Ce quartier est bien plus authentique et est encore peuplé d’environ 15% de locaux mais pour combien de temps ? …
Les restaurants, bars et auberges ont remplacé les habitations des villageois. Getsemani est devenu le QG des routards à la recherche d’une immersion dans la fougue locale. Au premier pas dans les rues de Getsemani, les murs recouverts de graffitis captivent l’œil du photographe.
Il doit cette liberté d’expression, cette ébullition permanente à la force de son histoire, lieu où les esclaves ont laissé des traces indélébiles.
L’effervescence s’empare de toi instantanément à l’approche des spectacles de rue qui s’enchaînent inlassablement sur la place de la Trinité.
Une foule de personnes de tout âge, toute nationalité, se donne rendez-vous sur la place à la nuit tombée pour boire une bière sur les marches de l’église tout en savourant, dans des assiettes en plastique, le mélange de viandes et de fromages cuisiné par les marchands ambulants qui encerclent la place.
Lorsque minuit sonne, le moment est venu de pratiquer sa salsa dans les bars endiablés du quartier.
Les plages de Carthagène
A moins que tu souhaites apprendre à négocier ou tout simplement apprendre à dire non, ne prévois pas une journée sur les plages aux alentours de la ville. Elles longent les buildings de Boca Grande, quartier « branché et chic » et sont littéralement assaillies par les vendeurs de massages qui te feront craquer les doigts de pieds avant que tu aies pu dire « Hola ! »
Autant te dire que pour t’en dépêtrer une fois que leurs mains se sont posées sur tes pieds, c’est du sport !
Si c’est la tranquillité, la nature, la vie locale, l’eau turquoise, le sable blanc, et les cocotiers que tu cherches, fonce sur Isla Grande ! (Voir l’article)
Pour les belles plages qui grouillent de touristes, faiseuses de tresses, vendeurs de bracelets, de chapeaux, de lunettes et d’activités aquatiques en tout genre c’est sur Playa Blanca qu’il faudra aller. Sachant qu’à la fin de l’après-midi, le lieu retrouve son calme et sa beauté.
🥇 Les bonnes adresses du centre historique
Où prendre le petit déjeuner ? Epoca Espresso Bar
Où déjeuner ? Espiritu Santo, Chez Alex, Girasoles, Crepes and Waffles (attention, ne vous trompez pas, il y en a deux : l’excellent est situé Plaza de San Pedro, Cra. 4 #31-24)
Où dîner ? La Mulata, La cevicheria…
Où dormir ? El Viajero, Hotel Republica, Green House, El Hotel Provenir (hôtel propre et sans prétention vraiment bon marché)
🥇 Les bonnes adresses du quartier de Getsemani
Où sortir ? Cafe Havana ou Bazurto Social Club
Où manger ? Caffe Lunatico, Di Silvio Trattoria, Gastrolab SUR
Où dormir ? Friends to be hostel ou le top c’est d’être accueilli chez Jose !
Facebook : Jose Miguel Perez Beltran