Train vers Chiang Mai

Notre deuxième destination sera donc Chiang Mai. Ville plus calme et moins touristique, elle est le centre culturel et économique du nord. Cette partie du pays est beaucoup plus sauvage et on y retrouve une multitude de parcs naturels, ce sera donc un parfait point de départ pour explorer les montagnes et les forêts tropicales. La patience est de circonstance car Chiang Mai se trouve à 700 km de Bangkok et c’est avec le train qu’ils appellent « rapide » que nous voulons y arriver à une vitesse moyenne de 60km. Durée annoncée : 14h.

En plus de nous bercer à travers des paysages pittoresques, le train ne nous coûtera que 7 euros chacun. Nous voilà donc, la veille bien sûr, à la gare de Bangkok pour réserver le train de 8h. Qui dit  « la veille » dit « imprévu prévisible », le train de 8h est complet. Eh ben c’est parti pour celui de 13h45. Le soleil se couchant autour de 17h30, nous profiterons donc moins du paysage, mais plus de la sieste. La réservation du homestay chez Phaijitra (Iu) étant déjà faite, nous n’avons plus le choix.

Seize heures en 3ème classe

Bien sûr que les places restantes étaient pour un voyage en 3ème classe … Mais qu’est-ce que la troisième classe ? On a hâte de le découvrir !

En fait, nous sommes agréablement surpris de découvrir que cette troisième classe est bien moins périlleuse que prévue. Une place assise en banquette, et des ventilateurs au plafond pour ne pas cuire. Vu la chaleur, les fenêtres et les portes semblent obsolètes. Tout est ouvert et on se sent bien.

Si vous croyez mourir de faim ou de soif pendant ce long périple, détrompez-vous ! A chaque arrêt un véritable ballet de vendeurs de boissons et de repas divers et variés s’offre à nous. Brochettes de viandes, barres de riz gluant, œuf au plat sur porc à l’ail, poulets frits sans oublier les nouilles en boîte avec sa bouilloire portable. Et ce tout au long du trajet, jusqu’à 6h du matin. Pas d’inquiétude donc, nous ne manquerons de rien !

On s’occupe comme on peut

Le voyage se passera principalement de nuit et n’ayant ni d’internet ni d’écran comme dans les longs courriers, tout le monde essaie de s’occuper comme il le peut.

Au début, je profite des portes inexistantes pour m’asseoir au bord du vide et observer le paysage défiler à vive allure. C’est excitant voire un peu flippant …

Cela fait plusieurs heures que le train nous transporte, tout le monde a grignoté un plat proposé par les vendeurs ambulants, et la fatigue nous gagne tous peu à peu. Nous essayons donc, les uns après les autres, de trouver une position confortable pour dormir. Il sera difficile de somnoler pendant plus de 30 minutes. La nuit va être longue …

A part pour quelques chanceux, qui n’auront eu personne sur leur banquette et qui pourront s’étaler et roupiller tranquillement, bercés par les mouvements du train.

Toutes les heures nous regardons le GPS pour voir notre avancement, et chaque fois la même surprise lorsque nous constatons que nous avons à peine avancé. Ce pays est grand et ce train est lent … Il s’appelle pourtant le « Rapid train », allez savoir pourquoi.

Nous prenons une belle leçon de partage et de générosité de notre voisin de banquette Thaïlandais, qui, à plusieurs reprises nous offre des cafés et des chips d’aubergines par poignées. Ne parlant pas un mot d’anglais, les tentatives de discussion mêlées aux mimes ne mènent qu’à l’incompréhension la plus totale mais toujours dans des éclats de rires. Le rire et le regard restent universels. Pour montrer que les Français sont sympas aussi, nous partagerons à notre tour nos papillotes ramenées de France, qu’il n’ose pas accepter au départ puis qu’il finit par déguster avec un fameux sourire Thaïlandais.

L’air se rafraîchit doucement et s’engouffre dans ce trou laissé béant par des fenêtres inexistantes. Les pulls, joggings et sacs de couchage sont de mise pour lutter contre cette fraîcheur inattendue. On avait bien lu qu’une vague de froid avait touché la région Nord mais ils parlaient de 15 degrés, on avait pas anticipé le ressenti à 8 les cheveux au vent ! Les Thaïlandais nous diront plus tard que cela faisait des années que ce n’était pas arrivé. 1h00. Nous ne sommes plus qu’à quelques heures de Chiang Mai …

Enfin arrivés, vite un lit !

6h du matin et 16h plus tard, nous voici enfin arrivés à Chiang Mai. Il nous reste plus qu’à rejoindre la maison de notre hôte à 23km d’ici. Bien sûr en sortant de la gare, devinez qui nous attend ? Une floppée de Tuk-Tuks prêts à nous emmener n’importe où. Forts de nos expériences passées nous avons très peu envie de réitérer. Par contre vu l’heure, le fossé linguistique et la distance qu’il nous faut parcourir, il nous semble difficile de trouver une autre solution. Après une offre à 400 B que nous refusons à l’image de notre capital patience de 6h du mat’, nous acceptons de partir pour 300B à bord d’un Tuk-Tuk en direction de Mae Rim chez notre hôte.

Nous voilà sur la route, prêts à vivre une nouvelle expérience tuk-tukoise, nos pré-jugés sont bien construits par nos 3 dernières expériences. Contre toute attente, le tuk-tuk prend la bonne route, il nous dépose à l’endroit prévu, notre chauffeur accepte même de passer un coup de fil à notre hôte pour la prévenir de notre arrivée. Quelle bonne surprise de se faire contredire par ce chauffeur si sympa !

Quelques minutes plus tard, Phaijitra viendra à notre rencontre avec sa lampe frontale. Elle nous guidera jusqu’à chez elle à deux pas du lieu de rendez-vous qui n’était autre qu’un temple perdu au beau milieu de cette campagne que nous avons hâte d’explorer.

Exténués, nous buvons un thé avec elle, et partons enfin nous coucher dans notre hutte, qui sera notre chez nous pendant ces 7 prochains jours.

4 réponses

  1. Vous êtes obligés d’aller sur Chiang Rai !
    Les vallées de champs de thé, thé black House, le temple blanc…
    Continuez à nous faire voyager. Et joyeuses fêtes 😉🙏

    1. On en vient Georgia! Absolument stupéfiant! La suite au prochain article 😉 merci de ton message et belles fêtes à toi et ta famille. Bises

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